Se découpant sur un fond de ciel bleu, le toit vert du campus MIL tranche au milieu du bitume. Bientôt des plantes indigènes y fleuriront; les abeilles et oiseaux y butineront. En cette belle journée de printemps, la toiture végétale brille de mille feux. Image idyllique d’un monde enfin propre, développé et durable.
Nous sommes au-dessus des salles de classe du Complexe des sciences. L’architecte Catherine Bélanger, du cabinet Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes et diplômée de l’Université de Montréal, travaille sur ce projet de haute technologie. «Il y a un autre toit vert, situé sur le débarcadère de l’avenue Thérèse-Lavoie-Roux», dit-elle. Matériaux fabriqués localement, systèmes de récupération de chaleur, optimisation de la lumière du jour, cours intérieures plantées d’espèces indigènes du mont Royal… Pas de doute, il s’agit bien d’un campus «vert». «On vise la certification LEED or», fait valoir l’architecte. Ce label garantit la faible empreinte écologique d’un bâtiment.[...]
Qui dit toit vert dit assainissement de la qualité de l’air. La présence de végétaux permet de réduire les particules de poussière dans l’air. Les toitures végétalisées peuvent aussi devenir un lieu de prédilection pour des plantes et animaux en particulier et ainsi favoriser la biodiversité tout en offrant un espace de vie supplémentaire et agréable, souligne Stéphane Béranger. «Les toits verts embellissent le paysage et notre qualité de vie. Allez visiter celui du Palais des congrès ou encore celui de l’hôtel Bonaventure et vous verrez combien il est apaisant et rafraîchissant de se promener dans ces lieux même s’ils sont entourés de béton et qu’on entend les bruits de véhicules.»...
Comme son nom l’indique, le toit vert consiste en une toiture végétalisée. Sur le plan technique, différents types d’aménagements sont possibles afin de s’adapter à la structure du bâtiment, à l’environnement et au budget. Plus coûteux qu’un toit noir à base d’asphalte et recouvert de cailloux, le toit vert comporte habituellement les éléments suivants: une charpente de toit et de l’isolant, une membrane imperméable à laquelle on intègre souvent un écran antiracine, un système de drainage jumelé, à l’occasion, à des réservoirs de stockage intégrés, une membrane géotextile destinée à contenir le sol et les racines, un substrat ainsi que des végétaux.[...]
«Actuellement, la norme est aux toits blancs», déclare Catherine Bélanger. Depuis 2015, plusieurs arrondissements, dont Rosemont‒La Petite-Patrie et Côte-des-Neiges‒Notre-Dame-de-Grâce ont modifié leur règlement d’urbanisme afin de contrer les îlots de chaleur. Désormais, «seul un revêtement de toit de couleur pâle (gris ou blanc) ou végétalisé est autorisé lors de la réfection d’un toit plat». À titre d’exemple, il est permis de remplacer le gravier gris d’une toiture multicouche d’asphalte standard par du gravier blanc.
Pour Stéphane Béranger, cette stratégie favorisera la disparition des toits noirs. «On n’en est pas encore à l’étape de la démocratisation des toitures végétales, [...]