Transformer un fléau en «opportunité scientifique, économique et écologique». Voilà ce que tentent de faire certains avec les sargasses, le tout avec la bénédiction d’Edouard Philippe, qui a clôturé samedi en Guadeloupe la première conférence internationale sur ces algues brunes dévastatrices. Depuis 2011 et pour des raisons encore mystérieuses, les côtes de la mer des Caraïbes et du golfe du Mexique subissent l’échouage massif et récurrent de sargasses, dont la putréfaction rejette de l’ammoniac et de l’hydrogène sulfuré (H2S), des gaz toxiques et nauséabonds. Une vraie plaie pour les régions concernées sur les plans sanitaire, environnemental et économique. 

Plusieurs projets de recherches universitaires existent déjà, qui cherchent à faire des sargasses une ressource exploitable. Au sein de l’université des Antilles Guyane (UAG), un programme cherche à isoler les molécules contenues dans les sargasses pour tester des applications en pharmacologie ou dans l’agroalimentaire, à vérifier le potentiel de l’algue en matière de biomatériaux pour la construction (par exemple de la cendre-ciment).