LANGUEDOC-ROUSSILLON-MIDI-PYRENEES : L'association Bonanse restaure une maison de pêcheurs sur l'étang de Salses

L'association Bonanse restaure une maison de pêcheurs sur l'étang de Salses
Détails :

"A Salses les maisons de pêcheurs qui bordaient l'étang étaient construites avec des roseaux.
L'association Bonanse tente aujourd'hui de sauvegarder ces cabanes qui, depuis les Bouches-du-Rhône jusqu'aux Pyrénées-Orientales, servaient d'habitations temporaires aux pêcheurs languedociens et roussillonnais dans les premières décennies du XXe siècle."

En pays catalan, il existe des lieux privilégiés où les hommes et la nature vivent en symbiose. Bonança, site de la Font del Port à Saint-Hippolyte, en fait partie. Au bord de l'’étang de Salses, une poignée de passionnés restaure, et entretient des barques catalanes et des cabanes de pêcheurs.

Les anciens construisaient avec les matériaux qu'ils avaient sous la main. A Salses les maisons de pêcheurs qui bordaient l'étang étaient construites avec des roseaux.
L'association Bonanse tente aujourd'hui de sauvegarder ces cabanes qui, depuis les Bouches-du-Rhône jusqu'aux Pyrénées-Orientales, servaient d'habitations temporaires aux pêcheurs languedociens et roussillonnais dans les premières décennies du XXe siècle.

Ces cabanes végétales, généralement groupées en hameaux, ont attiré l'attention dans le courant de la deuxième moitié du XIXe siècle de peintres paysagistes, comme Gustave Courbet.

Un patrimoine méditerranéen

La construction des cabanes s'effectuait assez rapidement. Elle pouvait être réalisée en une dizaine de jours par deux ou trois hommes.
Après avoir tracé au sol les contours de la cabane, les pêcheurs montaient une armature de poteaux de bois fichés profondément en terre et reliés horizontalement par des perches clouées ou chevillées. A l'intérieur, sur la ligne médiane, deux pièces de bois ou plusieurs perches assemblées en faisceau, fixées verticalement au milieu des absides, recevaient les perches faîtières. 

Les matériaux étaient récupérés sur place

Le bois de cette carcasse ne pouvait être entièrement tiré des ressources végétales de la région pauvre en baliveaux hauts et droits. Il provenait en grande partie de la récupération de bois flotté rejeté par la mer, de la démolition de vieilles coques de bateaux ou de charpentes anciennes.
Les roseaux dont sont composées les parois, provenaient des étendues de phragmites ou roseaux des marais qui bordaient les étangs.

Des murs en roseaux. Ou comment construire local 

La recherche de roseaux d'un diamètre convenable obligeait quelquefois les constructeurs à chercher sur d'autres rives ce qu'ils ne pouvaient pas trouver localement.
Une fois coupés, les roseaux étaient mis à sécher pendant une quinzaine de jours en fonction du temps. Ensuite ils étaient liés avec de la ficelle ou du fil de fer pour former des claies longues de plusieurs mètres ayant plusieurs rangs d'épaisseurs.
Les parois extérieures étaient ensuite édifiées avec ces claies en roseaux puis fixées sur l'armature en se superposant partiellement.

Une cabane pour 25 ans

La couverture était maintenue par de longues cannes ceinturant le toit et posées en rangées espacées d'environ 1 mètre à la base du toit et se rapprochant jusqu'au faîtage.
Chaque toiture, selon son importance, comportait 5 à 7 rangs de cannes que l'on consolidait éventuellement par des cerclages de corde ou de fil de fer.
La durée de vie d'une cabane, selon le soin apporté à sa construction et au remplacement périodique des claies usagées, variait de 18 à 25 ans.