AUVERGNE-RHÔNE-ALPES - Haute-Loire. Elle rénove sa maison avec des inconnus : « C'est bien d’avoir du recul sur les travaux »

Le liège comme isolant

Courant 2021, Laurine Vallé craque sur un corps de ferme en pierre à Céaux-d’Allègre. La presque trentenaire rêve de le transformer en habitat partagé. Mais, seule, ce pari un peu fou s’annonce impossible. Elle décide alors d’organiser des chantiers participatifs. Un an plus tard, les travaux ont déjà bien avancé grâce à l’investissement d’un bon nombre de bénévoles. La Tribune-Le Progrès suit l’évolution du projet au fil des mois.

De l’huile de lin a été appliqué sur les fenêtres. Photo Progrès/Rebecca LAPLAGNE

Un mélange de chaux et de liège a été mis sur le bas des murs. Photo Progrès/Rebecca LAPLAGNE

Le nouveau parquet a été installé. Photo Progrès/Rebecca LAPLAGNE

« Je me demande comment les gens font pour rénover en six mois, ils n’ont pas le temps de voir la maison bouger… » Depuis le premier épisode de notre série « Elle rénove sa maison avec des inconnus », il y a eu du changement dans le corps de ferme que Laurine Vallé, clermontoise d’origine, s’active à transformer à coups de chantiers participatifs depuis plus d’un an à Céaux-d’Allègre.

Le liège comme isolant

Début décembre, alors que la neige s’était invitée dans le département, six bricoleurs sont venus lui donner un coup de main. Tout l’ancien plancher de l’étage a été enlevé. Les lattes de bois en bon état deviendront, d’ici quelques mois, des planches de coffrage.

Laurine a également continué les petits travaux, seule, tous les week-ends, et a connu quelques déconvenues. Ou elle a plutôt appris de ses erreurs.

« En janvier, j’ai passé plus d’un week-end à enlever le ruban adhésif que nous avions mis sur les fenêtres pour les protéger lorsque l’on badigeonnait les menuiseries d’huile de lin. C’est une des leçons apprises que je ne referais pas », lâche la jeune femme dans un rire.

Elle a également eu de belles surprises, « par rapport à l’hiver dernier le hérisson ventilé installé au sol a permis de limiter l’humidité. Ça c’est nickel, c’est bien d’avoir du recul sur les travaux. »

« C’est la première fois que j’organisais un chantier aussi long »

Pour préparer la suite, Laurine a arpenté les restaurants et bars ponots à la recherche de bouchons en liège. Elle en a déjà accumulé un paquet. Ces derniers seront ensuite passés au broyeur pour obtenir des granulats. « On mettra cela dans les cloisons, car le liège est un isolant végétal qui ne pourrit pas. » Tout était prêt pour accueillir du 9 au 15 février une nouvelle équipe.

La mission de ce chantier ? Poser un plafond en parquet de Douglas, un bois qui vient tout droit de la scierie de Sembadel. Rappelez-vous, ici c’est écologique et local au maximum.

« C’est la première fois que j’organisais un chantier aussi long. » À sept, Laurine comprise, le défi a été relevé, haut la main, en très peu de jours. « On a attaqué jeudi matin et lundi en milieu de journée, c’était fini », précise Gabriel, ingénieur à Paris, qui s’active à balayer le nouveau parquet flambant neuf.

« Ce qui a été le plus galère, c’est de suivre les grandes poutres, en dessous, qui ne sont pas droites et le mur en pierre qui ne l’est pas non plus. On a dû mettre des cales », enchaîne Benjamin, 31 ans, adepte du woofing (travailler au sein d’une ferme biologique, ou autres, en échange du gîte et du couvert) et venu sur le chantier avec sa compagne, leur petite de deux ans et demi et leur camion où ils vivent maintenant à l’année.

Un plancher pas droit, ça n’inquiète pas Laurine ? Eh bien non, car s’il s’agit bien du plafond définitif du rez-de-chaussée, il n’est pas question que cela soit le plancher final du premier étage. « Ça ne peut pas l’être parce que les solives sont trop espacées, il faudra en installer de nouvelles, et isoler thermiquement et phoniquement », précise la cheffe des opérations.

Le gros chantier arrive en juin

Une fois le plancher posé, il n’était pas question pour autant de se tourner les pouces. Chacun a fignolé et avancé sur de petits travaux. Chaud chanvre au niveau des fenêtres, huile de lin pour protéger le bois… Sur ce chantier, il y a toujours quelque chose à faire. Et cela pendant encore de nombreux mois.

Que va-t-il ensuite se passer ? « Je vais mettre en place l’ossature en bois pour l’isolation en terre paille, tout en tirant l’électricité avant d’attaquer le gros chantier de juin qui consistera à appliquer un mélange de chaux et de liège sur les 50 premiers centimètres du mur puis de la terre-paille au-dessus. »

Avant de se lancer dans une telle aventure, en ce lundi de travaux, à la cool, au soleil, il est plutôt l’heure de s’adonner à une nouvelle et dernière mission pour Gabriel : la préparation de cookies. Un peu de réconfort après l’effort.

Haute-Loire. Elle rénove sa maison avec des inconnus : « C'est bien d’avoir du recul sur les travaux »

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